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Baromètre du secteur bio

Biowallonie s’est lancé comme défi de présenter une fois par an un baromètre des filières bio wallonnes. L’intérêt est de connaitre l’équilibre offre-demande de chaque filière, les défis, les opportunités et les problématiques rencontrées. Celui-ci se base sur une centaine d’appels, autant chez les producteurs qu’auprès de l’aval de la filière.

Baromètre — Juillet 2023

Retrouvez le résumé du Baromètre des filières bio wallonnes 2023: ici
Le dossier complet se trouve, quant à lui, ici

Baromètre — Juillet 2022

Vous trouverez le résumé du baromètre du secteur bio: ici
Pour le dossier complet, vous le trouverez dans Itinéraires BIO 66 qui sortira mi-septembre.

Baromètre — Février 2022

Dans cet article, vous trouverez un résumé du premier baromètre qui date de février 2022 et qui a été présenté à la journée sur les débouchés bio du 10 mars dernier.

L’inquiétude sur la croissance de la consommation bio en 2022

Depuis 10 ans, l’évolution de la consommation bio est continue en Belgique. En 2020, celle-ci a fortement progressé (+13%), entre autres avec le confinement. Depuis juillet 2021, les magasins bio, grossistes et la vente en circuit court voient leur chiffre d’affaires baisser. La première raison est la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs, une autre la progression de la vente en ligne. Pour toute l’année 2021, la consommation bio est en légère progression par rapport à 2020. Mais de quoi sera faite 2022 ? Certains acteurs du secteur prédisent une légère hausse de la consommation bio, d’autres une stabilisation.

Les professionnels du secteur bio avec l’aide des partenaires du plan bio (Biowallonie, Socopro, Apaq-w et Cra-w) doivent travailler de concert pour soutenir un développement harmonieux du secteur bio et une progression de la consommation du bio wallon en adéquation avec l’évolution de sa production.

Filière d’Alimentation Animale

L’approvisionnement en matières premières destinées à la fabrication d’aliment pour le bétail est compliqué depuis des mois. Situation historique et très préoccupante avec des sommets de prix jamais atteints sur les marchés des matières premières, tant en conventionnel qu’en bio, même si en moindre mesure, surtout pour les aliments les plus riches en protéines. Il y a des ruptures d’approvisionnement en soja, tourteaux de soja, tournesol, tourteaux de lin… Les élevages les plus impactés sont ceux avec une ration riche en protéine, avec une phase d’engraissement et avec une faible autonomie alimentaire. Cette crise démontre, encore une fois, l’importance d’une alimentation animale régionale.

Filières laitières

Les laiteries et transformateurs déclarent majoritairement être à l’équilibre entre leur offre et la demande du marché. La consommation en produits laitiers bio est jugée stable par les acteurs. Les laiteries acceptent de nouveaux éleveurs bio en fonction des opportunités du marché.

Nous notons cependant une plus forte demande pour tout ce qui est matière grasse et plus de difficulté à valoriser les protéines. Le prix du lait bio a augmenté ces derniers mois à cause du contexte économique (prix moyen bio en janvier: 49,53 €/100L).

En Europe, la situation varie en fonction des pays mais ils ont un point commun:  dans tous les pays le prix du lait bio et du lait conventionnel se rapprochent. Avantage de la filière bio, le prix du lait bio est très stable depuis 10 ans.

Concernant nos voisins frontaliers, notons que l’Allemagne souhaite stabiliser les volumes de lait bio collectés en 2022 sur son territoire car son marché arrive à l’équilibre. La France, malheureusement, a eu en 2021 une surproduction de lait bio et une demande en produits laitiers bio en baisse. La Hollande, quant à elle, est toujours en demande de lait bio pour répondre à la forte croissance de son marché.

Les filières lait de chèvre et lait de brebis présentent toujours un bon potentiel de croissance. Les produits transformés à base de ces laits ont la cote auprès des consommateurs bio. Les étals des points de vente proposent encore des produits français ou d’ailleurs mais sont en demande de leurs équivalents bio wallons. La saisonnalité de la production de lait et l’absence de logistique pour la collecte du lait sont des freins importants au développement de ces filières.

Filières viandeuses

Filière viande bovine

Depuis quelques mois, la demande pour les préparations de viande (type haché) s’accentue fortement, l’équilibre carcasse est parfois difficile à atteindre. Les vaches laitières et de réforme sont très recherchées.

Le prix de la viande bovine bio augmente. La différence de prix entre la viande bovine bio et conventionnelle diminue.

Certains éleveurs laissent partir leurs bêtes non engraissées sur le marché conventionnel pour répondre aux besoins en Belgique mais aussi aux Pays-Bas. En effet, il y a une demande très importante en préparations de viande sur le marché conventionnel, et avec le prix de l’aliment de finition bio en augmentation, cela n’encourage pas les éleveurs à la finition de leurs bêtes.

L’augmentation des coûts de l’énergie et des intrants ne se fait pas encore (trop) ressentir dans les élevages viandeux dû à l’autonomie de nombreuses fermes bio wallonnes.

Filière avicole

Le marché de la protéine reste très cher et il y a un souhait de stimuler la production de protéine bio locale. La rentabilité des poulaillers tant en poules pondeuses et poulets de chair a diminué. Il est donc important d’avoir ses débouchés avant de se lancer.

On observe un déséquilibre au niveau de la filière des œufs bio. Ce déséquilibre est notamment dû à une surproduction d’œufs bio en France. Certains acteurs de la GD et centres d’emballage importent des œufs français bio car ceux-ci sont moins chers. Cela déséquilibre le marché belge!

Toutefois, certains acteurs nous assurent que la demande en œufs bio belges est toujours bien présente.

Depuis plusieurs mois, le prix des aliments pour animaux ne cesse d’augmenter. Cette hausse des prix est due aux mauvaises récoltes à la suite des intempéries, à la forte demande de produits biologiques à l’échelle mondiale et aux coûts du transport ayant explosé. À ces éléments s’ajoute, au 1er janvier 2022, l’obligation pour les poules d’avoir une alimentation 100% bio. Cette augmentation n’est malheureusement pas toujours répercutée sur le prix de l’œuf en filière longue. Deux enseignes et un centre d’emballage ont augmenté d’1 cent le prix de l’œuf. Mais cela ne compense pas l’augmentation des coûts de production. Jusqu’à présent, ce sont les producteurs qui doivent réduire leur marge. Or, le producteur devrait recevoir 2 à 3 cents de plus pour son œuf pour rester rentable.

La demande en poulettes est stable mais pourrait diminuer si le prix des œufs n’augmente pas et si les éleveurs de poules pondeuses diminuent leur production. Des gros lots de poulettes ne seront pas disponibles avant août mais le secteur saurait fournir de plus petits lots.

À l’heure actuelle, un poulailler de plusieurs milliers de poules pondeuses n’est plus aussi rentable qu’il y a quelques années. Des petites structures «type poulailler mobile» semblent avoir le vent en poupe mais de telles structures fonctionnent essentiellement en vente directe. Il y a lieu d’informer le consommateur quant à l’augmentation des prix et le sensibiliser sur les bienfaits des œufs bio.

Comme pour les poules pondeuses, les coûts de production en poulets sont en augmentation. Une des causes est le calcul de la densité revu à la baisse faisant suite à la nouvelle réglementation bio.

Un des acteurs de la filière craint une tendance de la consommation de poulet bio à la baisse en réaction aux augmentations des prix du poulet chez le consommateur. En ce qui concerne les hausses de prix, une coopérative a augmenté le prix de reprise des poulets chez les éleveurs et ces hausses ont pu être négociées auprès de leurs clients.

Filière ovine

En agneaux, l’offre est saisonnière mais ne correspond pas à la demande des consommateurs. L’offre est inférieure à la demande pour les agneaux de Pâques (gigots) et pour les côtes en été (saison des barbecues). Pour Pâques 2022, il n’y a pas assez d’agneaux car la lutte n’a pas fonctionné en juin. En revanche, il y a un risque de surplus en été et automne (saison du gibier qui entre en concurrence avec l’agneau). Les importations sont ralenties en raison du Brexit.

Le prix est à la hausse en bio (se vend autour de 9 euros/kilo carcasse pour 8 euros en conventionnel). Il faut faire attention à la qualité des carcasses, ni trop grasse ni trop maigre sinon elles ne sont pas ou peu valorisables.

Filière porcine

En Wallonie, l’offre et la demande sont en équilibre actuellement en porcs gras (petite progression possible). On voit une relance de la filière depuis 2016. Le secteur s’est professionnalisé et les porcs sont de bonne qualité. Il y a eu environ 360 porcs bio abattus/semaine en Wallonie (hors vente directe) en mars 2022. La rentabilité reste compliquée malgré une légère augmentation des prix carcasses: le coût de l’aliment est à la hausse comme pour les autres filières. Certains éleveurs tentent d’autoproduire une partie de leur alimentation mais il faut faire attention à ce que les porcs ne soient pas trop gras.

Filières Grandes cultures

L’année culturale 2021 a été globalement entachée par des conditions climatiques compliquées ayant engendré des complications au niveau du stockage et de la qualité des produits.

Le marché bio, contrairement au marché conventionnel ne subit pas autant les variations de prix, et voit les prix se rapprocher amenant ainsi les acheteurs conventionnels à approcher les productions C2 et bio.

Nombreux sont les acteurs interrogés à nous avoir fait part de hausses considérables notamment au niveau des énergies. Bien que cela soit une constatation générale au niveau agricole, cela impacte particulièrement les grandes cultures bio étant donné la forte dépendance à la mécanisation. Malheureusement, l’évolution de ces charges reste compliquée à prévoir.

Les céréales continuent leur progression avec des utilisations nouvelles au niveau de l’alimentation humaine. De nombreux projets innovants cherchent à régionaliser leur approvisionnement en matières premières. Les critères de qualité historiquement établis pour correspondre à une production industrielle standardisée font l’objet d’une réflexion nouvelle avec la prise en compte des caractéristiques intrinsèques aux céréales bio.

Dans une optique de maitrise des débouchés, nombreux sont celles et ceux qui optent pour l’installation d’un moulin à la ferme pour moudre leurs céréales et commercialiser la farine. Entre 2016 et 2020, nous sommes passés de 15 à 37 moulins à la ferme en Wallonie.

L’épeautre reste un marché volatil et de nombreux lots sont encore disponibles. Il est néanmoins probable que les exportations vers les pays limitrophes reprennent en conséquence du conflit en Ukraine. Pour limiter les frais de transport, le décorticage régional avant écrasement se développe.

La demande sur le marché des protéines est croissante et ce pour tous types de légumineuses. Les prix observés sont bons et les infrastructures de tris se développent afin de pouvoir séparer les espèces cultivées en association.

La filière oléagineuse se développe également à l’instar des producteurs d’huile qui recherchent notamment du colza et de la caméline afin de renforcer les filières bio wallonnes. La demande pour ces productions semble se renforcer. Indirectement, la demande en tourteaux s’intensifie.

Filière Pomme de terre

Contrairement à 2021, il n’y a pas de surstock en pomme de terre bio cette année. La production était particulièrement affectée par une saison très humide; on constate des pertes de rendements de 40 à 60% et des problèmes de qualité (mildiou, creuses, faible taux de MS). Les contrats n’ont donc pas pu fournir les quantités nécessaires et les emballeurs achètent en libre – en Belgique, ainsi qu’en France et les Pays-Bas – à des prix plus élevés qu’habituellement (autour des 50-60€/q). Les emblavements belges suffisent – la filière est bien fournie, avec un risque certaines années de surplus. Ni les producteurs ni les emballeurs, n’ont prévu des augmentations de surface cette année.

Un des enjeux principaux est de rétrécir la fenêtre d’importation des pays voisins ainsi que les primeurs d’Israël, Égypte et Espagne. Ce, en stabilisant la production et en assurant la qualité – par des techniques de production et de stockage amélioré, ainsi que des choix de variétés adaptés.

Filières légumes et petits fruits

La qualité et la disponibilité sont réduites à la suite des mauvaises conditions climatiques 2021. L’agro-industrie est toujours à la recherche de nouvelles surfaces de légumes bio en Wallonie. En légumes frais, il y a une surproduction de carottes bio cette année ce qui a provoqué la chute de son prix sur le marché libre. La Wallonie importe actuellement des choux-fleurs, choux de Bruxelles, brocolis, ails et asperges. Les grossistes et magasins bio sont en demande de légumes-fruits et de légumes précoces ou tardifs.

En petits fruits, la demande dépasse largement l’offre, par exemple pour les fraises précoces. La demande existe tant sur le marché du frais que dans la transformation (mais rentabilité réduite).

Filière arboricole

Au niveau des fruits du verger (pommes et poires), la demande et l’offre sont à l’équilibre. Cependant, en 2021, des conversions de plusieurs gros producteurs flamands, en poires notamment, ont été observées. Certains opérateurs craignent une saturation de l’offre. Ils insistent sur la nécessité d’agir au niveau du client avant d’augmenter les surfaces de production.

On observe une demande supérieure à l’offre pour les fruits à coque (noix, noisettes, châtaignes), les raisins de table, les figues, les cerises.

Pour toutes questions, n’hésitez pas à contacter nos collaborateurs et collaboratrices via la page suivante.