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Coopérabio : édition spéciale Jeux Bio

cooperabio-2024

Coopérabio, la journée de la restauration collective bio en Hauts-de-France, célébrait cette année ses 10 ans ! Cet événement réunit tous les acteur·rice·s du secteur : chef·fe·s, acheteur·euse·s, fournisseur·euse·s, prestataires, élu·e·s et convives pour un événement constructif autour du bio dans la restauration collective. Pour cette édition anniversaire qui se tenait le mercredi 17 avril à Villeneuve-d’Ascq, l’équipe d’A PRO BIO a centré sa journée sur les « Jeux Bio », inspirés des Jeux Olympiques qui s’ouvrent à Paris en juillet. Nous vous partageons les apprentissages de cette journée.


État des lieux du bio en France

Julien Picq, chargé « Animation et communication restauration collective et commerciale » au sein de l’Agence Bio, a dressé un état des lieux de la place du bio dans la restauration hors domicile. Les 80 000 cantines de restauration scolaire, d’entreprise ou d’administration qui sont soumises aux objectifs de la loi EGAlim représentent 5% des débouchés du secteur bio. 7% des achats de denrées se font en bio dans les cantines. Au niveau de la restauration commerciale, les 170 000 restaurants représentent 3% des débouchés du bio et seul 1% des achats des restaurants se font en bio.

En France, la restauration hors-domicile en bio tient bon malgré le contexte difficile. Les achats bio ont bien sûr été affectés par les crises sanitaires de 2020 à 2021 mais sont ensuite remontés, pour atteindre un record en 2022 (445 000 euros en 2022 (les chiffres de 2023 ne sont pas encore disponibles). Le bio en restauration hors domicile semble mieux résister en volume malgré le différentiel de prix et la compétition du label français « Haute Valeur Environnementale » (HVE).Ce dernier garantit que les pratiques agricoles mises en œuvre sur l’ensemble de l’exploitation préservent les écosystèmes et limitent les pressions sur l’environnement (sol, eau, biodiversité…).

Les enquêtes réalisées par l’Agence Bio montrent également les hautes attentes des consommateur·rice·s concernant le bio dans leurs repas hors domiciles (et surtout à la cantine pour plus de 2 français·e·s sur 3).

Enfin, Julien Picq a présenté la campagne 2024 intitulée « Cuisinons plus bio », pour laquelle une plateforme web a été créée. Elle est notamment portée par des chef·fe·s ambassadeurs aux quatre coins de France. Pour visiter le site internet : https://cuisinonsplusbio.fr/


La loi EGalim s’appelle en réalité “loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous”. Il s’agit d’une loi française de 2018 issue des États généraux de l’alimentation lancés en 2017.

Au niveau de la restauration collective, la loi impose de proposer au moins 50% de produits durables et de qualité dont au moins 20% de produits bio. Et lorsque l’on parle de produits durables qualité, il s’agit entre autres de produits bénéficiant :

  • de signes officiels de qualité comme les appellations d’origine protégée (AOP), le Label Rouge, l’indication géographique protégée (IGP) ou encore l’agriculture biologique
  • de mentions valorisantes (spécialité traditionnelle garantie, HVE, les produits fermiers…)
  • Les produits issus de la pêche maritime bénéficiant de l’écolabel Pêche durable

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À noter également que d’ici 2025, les contenants plastiques de cuisson, réchauffe et service devront disparaître de la restauration scolaire.


Les perturbateurs endocriniens

La Dr Patricia Rannaud-Bartaire, pédiatre spécialisée en endocrinologie pédiatrique, a ensuite pris la parole pour donner de précieuses clés pour réduire les perturbateurs endocriniens de son alimentation afin d’optimiser sa santé. Le bio y tient une place déterminante car les études scientifiques convergent et mettent en évidence les bénéfices de l’alimentation bio sur l’exposition de ces composés nocifs.

Pour expliquer cela, la Dr Rannaud-Bartaire a présenté une étude étude interventionnelle réalisée sur quatre familles aux États-Unis. Les pesticides ont été dosés avant et après que ces familles aient adopté durant sept jours une alimentation biologique et les résultats sont spectaculaires : les taux urinaire de treize métabolites et composés parentaux (c’est-à-dire les pesticides brutes) ont été significativement réduits1. Une dizaine d’autres études retrouvent des données proches. Elle a également parlé de l’étude Esteban, une étude épidémiologique qui a suivi (et suit toujours) systématique mille enfants de 6 à 17 ans et quatre mille adultes âgés de 18 à 74 ans en France continentale durant 10 ans. Des dosages réguliers de certaines substances, dont les pesticides, ont été réalisés en parallèle à des questionnaires sur le mode de vie afin d’analyser la corrélation. Cette étude a confirmé que les individus qui mangeaient bio présentaient un certain nombre de contaminations qui étaient plus faibles que ceux qui ne mangeaient pas bio2. La Dr Rannaud-Bartaire a donc souligné la bonne corrélation entre les pesticides et la consommation de produits biologiques.

Dr Rannaud-Bartaire termine sur une note rassurante en rappelant que les êtres vivants sont dotés d’une capacité d’adaptation à leur environnement. Ce dernier contient certes de nombreuses sources de stress et de pression sur notre système biologique et notre système hormonal. Nous avons néanmoins toutes et tous des possibilités d’agir sur une partie de ces sources de stress pour les diminuer. L’alimentation biologique est un puissant levier d’action, mais nous pouvons également agir au niveau des emballages alimentaires, du bruit, de la lumière ou encore de l’activité physique.

Les Jeux Bio

Des épreuves ludiques et sportives ont été créées par l’équipe d’A PRO BIO pour faire découvrir l’agriculture biologique. Les Jeux Bio ont pour objectif de faire monter en compétence les professionnel·le·s du système alimentaire mais aussi de sensibiliser les citoyen·ne·s sur les thématiques et enjeux de l’agriculture biologique. Les participant·e·s sont réparti·e·s en équipe et disposent d’un passeport pour valider les épreuves remportées avec succès. Chaque jeu déploie une thématique différente : saisonnalité, ressources en eau, cycle carbone, élevage, certification, équilibre alimentaire, biodiversité…

Les Jeux Bio, lancés en avant-première à Coopérabio, seront ensuite déployés tout au long de l’année lors de manifestations locales, de réunions de restauration collective, dans les écoles ou lors d’événements agricoles.

Les Jeux

La Bio des Chefs

La Bio des Chefs est l’épreuve phare de la journée. Il s’agit d’un défi culinaire exclusivement composé de produits bio. Des cuisinier·ère·s de la restauration collective ont une matinée pour définir et élaborer des menus (entrée, plat et dessert) adaptés à la restauration collective à base de produits bio majoritairement cultivés dans les Hauts-de-France. Cette année, ce sont dix ancien·ne·s gagnant·e·s des années précédentes, réparti·e·s en trois équipes, qui viennent remettre leur titre en jeu, après avoir eux aussi participé à des épreuves sportives :

  • Une course pour choisir le garde-manger de leur choix
  • Une épreuve de lancer pour choisir la protéine de leur plat (association lentilles-boulgour, lentilles-quinoa ou porc).
  • Une épreuve de saut pour choisir l’ingrédient local surprise qui figurera dans leur dessert (betterave, carotte ou navet).

Les menus
Les menus cuisinés ont été proposés aux convives qui ont voté pour leurs plats préférés. L’équipe gagnante s’est démarquée grâce à son plat de Dahl de lentilles et boulghour et son gâteau aux carottes en dessert.

Les Jeux

C’est La Bio des Chefs qui a inspiré notre concours Wall’Oh Bio dont la troisième édition se déroulera en décembre 2024. Retrouvez toutes les infos sur Wall’Oh Bio, l’événement bio wallon de la restauration engagée ICI.
Les Jeux


Plus d’info sur A PRO BIO, le réseau des acteurs Bio des Hauts-de-France : https://www.aprobio.fr/


Les Jeux
1 Hyland C. et al., Organic diet intervention significantly reduces urinary pesticide levels in U.S. children and adults, Environmental Research, Volume 171, 2019, Pages 568-575, ISSN 0013-9351, https://doi.org/10.1016/j.envres.2019.01.024.
2 Étude Esteban 2014-206, SPF 2021, https://www.santepubliquefrance.fr/etudes-et-enquetes/esteban/les-resultats-de-l-etude-esteban.