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Retour sur l’événement de lancement de la saison des asperges

Retour sur l’événement de lancement de la saison des asperges

Le 15 avril marquait le coup d’envoi de la saison des asperges pour le groupement de producteurs réunis sous la bannière « Asperges de Wallonie ». Chaque année, un producteur différent accueille l’événement, et cette fois, c’est Florent Gailly (BioGailly), à Paliseul, qui en était l’hôte. Retour sur cet événement.


L’événement s’ouvre par quelques mots d’accueil prononcés tour à tour par Claire Olivier pour le CIM, Alain Poncelet, bourgmestre de la commune, Séverine Paque, cheffe de cabinet de la Ministre wallonne de l’Agriculture, ainsi que par Florent, bien sûr. Il raconte que c’est lors d’un stage en Alsace qu’il découvre la culture de l’asperge, un légume annonciateur du printemps qui le séduit aussitôt. A son retour en Belgique, il se lance alors dans la culture de l’asperge blanche dès 2012, avant d’introduire la verte en 2023. Ce qu’il préfère ? Son goût acidulé et équilibré, surtout lorsqu’elle est bio et issue du terroir wallon !

Après quelques mots d’introduction, Florent nous emmène dans son aspergeraie et nous explique comment se déroule la récolte. Celle-ci s’effectue à la main. Les asperges vertes sont coupées dès qu’elles atteignent 24 à 26 cm. Les asperges blanches, quant à elles, sont récoltées sous la butte, ce qui implique d’ouvrir les tunnels au préalable, puis de les refermer après la coupe. Ensuite vient le conditionnement : lavage, refroidissement, tri, étiquetage et préparation pour la livraison.

Un même plant – ou « griffe » – peut produire environ 3 à 4 turions successifs. La période de récolte dure en moyenne deux semaines, et nécessite une main-d’œuvre importante : il faut compter deux personnes par jour pour couvrir un hectare.

La culture de l’asperge en bio

En échangeant avec les producteurs autour de moi, un constat revient souvent : cultiver des asperges en bio, c’est un vrai défi. Pourtant, la plante elle-même est relativement robuste — peu sensible aux maladies fongiques, et si elle peut subir quelques attaques d’insectes, ces dernières restent généralement sous contrôle. Ce qui complique les choses, c’est le caractère pérenne de la culture, qui impose un désherbage exigeant et continu. J’en parle avec Florent, qui me confirme que oui, c’est du travail… mais que c’est tout à fait faisable, avec une bonne stratégie.

Pour les blanches, cultivées sous buttes et bâches, le désherbage est relativement limité. Le pré-butage se réalise en hiver. À la fin de la saison, les bâches sont retirées, les buttes cassées et le sol remis à plat, sans endommager les griffes, plantées à 10–15 cm de profondeur. Cette remise à plat permet de retravailler le sol et d’aérer les inter-rangs.

Pour les asperges vertes, quant à elles non bâchées, Florent redouble d’attention pendant la période de récolte. Il élimine les premières pousses de mauvaises herbes – les « décolletés » – par désherbage thermique au gaz. Il laisse volontairement pousser les herbes spontanées avant d’intervenir avec une fraise à disque, qui les recouvre de terre pour les étouffer — une opération qu’il répète trois fois dans la saison, généralement à partir de fin février. Les adventices vivaces (chardons, orties, rumex) sont gérées dès l’hiver, via un pseudo-labour et le décompactage des buttes pour déraciner un maximum de racines.

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Le sol, clé de la réussite

Florent cultive sur une terre acide, caillouteuse, avec à peine 30 à 40 cm de bonne terre. Et pourtant, ses asperges y prospèrent. Car tout repose sur la qualité du sol et sa vie biologique. « Il faut apprendre à travailler avec ce qu’on a », explique-t-il. Apports d’humus, amendements bio, parfois un peu de chaux… chaque intervention vise à rééquilibrer le sol et nourrir les micro-organismes.

Cultiver en bio joue ici un rôle clé : elle favorise un biotope riche, qui agit comme un régulateur naturel. Résultat : Florent observe moins de maladies fongiques et de ravageurs que chez ses collègues en conventionnel. « Il faut parfois accepter quelques dégâts au début, le temps que les auxiliaires s’installent », confie-t-il.

Une aventure collective

Ses techniques, il les a affinées avec le temps, au fil des essais, en tenant compte du matériel à sa disposition. Il travaille beaucoup « au feeling », mais aussi grâce au soutien du Centre Interprofessionnel Maraîcher (CIM) et aux liens solides tissés au sein du Groupement de Producteurs. Florent insiste sur l’importance des échanges entre producteurs, du partage d’expériences, et de la visibilité commune : étiquette partagée, Eurofeuille, label prix juste… tout cela contribue à créer une dynamique de filière vertueuse.

Un produit qui grandit

Avec actuellement 2,5 hectares d’asperges, Florent envisage de doubler ses surfaces pour obtenir 2 hectares d’asperges vertes et 2 hectares de blanches, en ayant des variétés précoces et de saison. Mais il veut le faire progressivement, en veillant à la rentabilité et à la cohérence de ses investissements.

Après cet échange, cap sur la dégustation d’asperges, joliment mises en valeur par le restaurant « Jeux de Goûts ». Et surprise au menu : des macarons… à l’asperge ! Vous saviez que ça existait ?

Plus d’infos ?

Adresse de la ferme : Chemin de Guimpoux 5, 6850 Paliseul

Magasin ouvert de 14h à 18h30 les mardis et mercredis, de 9h à 12h30 et de 13h30 à 18 les vendredis, et de 9h à 17h le samedi.

https://www.facebook.com/biogailly/

http://www.biogailly.be/

Contact : Florent Gailly, info@biogailly.be, 0474 43 51 09


Autrice : Audrey Warny