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Quels débouchés dans les filières bio wallonnes ?

Quels débouchés dans les filières bio wallonnes ?

La consommation bio belge en augmentation croissante

Depuis 2008, la dépense des belges pour les produits bio a augmenté de 60% malgré la crise économique (+8% en 2013). En 2013, cet accroissement atteint même 10% si l’on ne considère que les produits frais et 14% si on regarde uniquement la Wallonie.

Les produits bio les plus achetés sont les fruits et légumes, suivis des produits laitiers, des œufs et de la viande.

Près de 9 Belges sur 10 ont acheté au moins un produit bio en 2013. Les familles aisées avec enfants et les pensionnés à hauts revenus représentent à eux deux 50% des dépenses pour le bio. Mais ce sont les célibataires qui allouent la plus grande part de leur budget alimentaire au bio.

La grande distribution domine le marché, suivi par les magasins spécialisés. Cependant, ils ont cédé du terrain à l’épicerie de quartier et au hard discount.


 

Commercialiser sa production en bio

En fonction du profil de la ferme, différentes possibilités existent : des gammes de produits +/- large, des circuits de commercialisation +/- courts, des débouchés +/- diversifiés.

Quelques principes de base :

  • Diversifier sa production et ses débouchés
  • Chercher ses débouchés avant d’entamer la conversion bio ou une diversification
  • Veiller à assurer la reprise de sa production dans une filière de commercialisation bio
  • Prendre en considération de nouvelles formes de commercialisation
  • Etre solidaire quant au prix bio
  • Ne pas inonder le marché avec une production trop importante d’un coup, le marché bio est en constante augmentation mais reste un petit marché
  • Tenir compte des exigences logistiques des différents circuits de commercialisation

Pour ma part, plus je maîtrise au niveau de la production, de la transformation et de la commercialisation en interne et plus je suis gagnant et confiant en l’avenir de mon exploitation (Marc-André Henin, éleveur laitier et viandeux à Beauraing).

Et quand on débute en bio?

Le bio est un marché spécifique qui a ses besoins, ses exigences et ses débouchés propres.

De nombreux produits en conversion ne trouvent pas preneur sur le marché bio et doivent être écoulés dans les canaux conventionnels à l’exception des fourrages C2 qui peuvent être valorisés dans l’alimentation animale. Il faut en tenir compte lors de la conversion de la ferme.

Pour un producteur qui débute en bio, il est important de pas ne contractualiser une trop grande partie de ses cultures (15-20%) car les rendements ne sont pas encore stables et des écarts peuvent vite apparaitre.

La grande distribution domine le marché, suivi par les magasins spécialisés. Cependant, ils ont cédé du terrain à l’épicerie de quartier et au hard discount.


Le potentiel de développement dans les différentes filières bio wallonnes…

Les filières bio en Wallonie sont de mieux en mieux organisées et de plus en plus de débouchés existent pour chaque culture. Voici un balayage non exhaustif de celles-ci, par spéculation.

  • Filière viande
Produits bruts

 Concernant la filière bovine, les coopératives G.V.B.O.B (Groupe de Viande Bovine d’Origine Belge) et BEA et l’entreprise Stemo de Jean-Pol Mossoux se portent acquéreurs d’animaux de bonne conformation (catégorie U minimum) de race Blonde, Limousine ou Blanc Bleu Mixte.

La filière porcine connait un net recul depuis 2010 (-40%). Cette diminution est la conséquence d’un manque de rentabilité de la spéculation en Wallonie étant donné que les coûts de production (principalement le prix des aliments) sont en inéquation avec le prix de vente des porcs gras. Par contre, la demande est là : Porc Qualité Ardenne, Stemo, Coprobio et Lovenfosse sont à la recherche de nouveaux éleveurs de porcs.

Les débouchés dans la filière ovine sont grandissants : Les coopératives Coprobio à Ath, Limousin Bio d’Ardenne à Ortho et Ovidis à Etalle recherchent de nouveaux éleveurs d’agneaux. Une autre demande importante provient de la population musulmane de Belgique.

Pour terminer, la filière avicole est en pleine expansion : le nombre de poulets de chair a doublé depuis 2006 et celui des poules pondeuses a quadruplé. Les filières Coprobel et Belki recherchent activement des nouveaux éleveurs de poulets de chair. Concernant les poules pondeuses, les filières Cocorette et Avibel souhaitent également augmenter leur nombre d’éleveurs en Wallonie. En effet, la demande est légèrement supérieure à l’offre actuellement. Cependant, avant d’inonder le marché, il faut s’assurer d’un débouché en bio pour ne pas casser le prix de l’œuf bio.

Produits transformés :

Les colis de viande, boucheries à la ferme, boucheries et charcuteries artisanales sont des créneaux trop peu développés chez nous. De nombreux consommateurs belges, et particulièrement les citadins, peinent à trouver de la viande et charcuterie bio. De plus, c’est à ce niveau que la plus-value est la plus importante. Voir Itinéraires bio n°17.

 
  • Filière lait
Produits bruts :

L’offre et la demande est assez équilibrée. Contrairement aux années précédentes, l’entièreté du lait bio est commercialisé en bio. Les laiteries qui récoltent le lait bio en Wallonie sont la Laiterie des Ardennes (Solarec), la Laiterie de Walhorn (Arla), Biomelk et Pur Natur.

Produits transformés :

Une réel demande existe pour des produits laitiers diversifiés : mascarpone, mozzarella, fromage à pâte dur, fromage de type parmesan, de type comté, feta, glace, yaourt,…

Si vous avez une production régulière et en quantité suffisante, plusieurs grossistes comme Ecodis, From’alain et Real pourraient être intéressés par les distribuer.

Concernant les laits de chèvre et brebis, une grande majorité est transformée à la ferme. Toutefois, la fromagerie des Ardennes et du Gros Chêne ont développé une gamme de fromages bio de brebis et de chèvre.

  • Filière céréales et autres grandes cultures (hors légumes plein champ)
Produits bruts :

Au niveau des céréales bio, la demande est variée.

Une demande importante (due notamment à la règle bio de régionalité des approvisionnements pour l’alimentation du bétail bio) provient des entreprises d’aliments pour bétail tel que la SCAR, SCAM, Dedobbeleer et Fayt carlier. Ils sont à la recherche de froment, maïs grain, triticale, seigle, orge et colza. Et la demande est très importante en protéagineux (pois, féverole, lupin).

Concernant l’alimentation humaine, la demande des meuneries et des boulangeries est très importante en froment et en épeautre.

De plus, La coopérative BELchanvre recherche 100 à 300 ha de chanvre pour 2015.

L’orge de brasserie bio a également un grand potentiel d’évolution. Cependant, des essais agronomiques sont encore à réaliser pour produire de l’orge de qualité brassicole (par exemple : pas trop riche en protéines).

Beaucoup de ses productions se font sous contrat.

Produits transformés :

Les brasseries, boulangeries, biscuiteries et autres transformations artisanales ont le vent en poupe.

Le nombre de bières bio est en constante augmentation, tout comme l’intérêt des consommateurs.

Il y a une demande importante en pain bio, face à une offre assez faible, surtout dans certaines régions.

  • Filières fruits & légumes
Produits bruts :

Une demande existe autant pour les fruits et les légumes de base que pour de plus petites productions spécifiques. La production de fruits à pépins, de fruits secs et de petits fruits a un potentiel de développement particulièrement important. Les pommes, les poires et les fraises sont les productions les plus répandues en Wallonie mais elles restent cependant en quantité trop faible. La production d’autres fruits est quasi-inexistante en Wallonie. Leur production ainsi que celle de plants pourrait être la spéculation principale d’une ferme ou être une source de diversification.

Pour la vente en circuit court, beaucoup de régions en Wallonie sont encore très pauvres en petits maraichers. Pourtant, une demande existe. Attention, cependant, à trouver à l’avance des débouchés supplémentaires si votre production est trop importante pour être écoulée uniquement en vente directe.

Les distributeurs bio (Interbio, Biosain, Delibio, Fresho,…) sont toujours à la recherche de nouvelles productions. La collaboration idéale est de planifier ensemble les cultures intéressantes pour l’année suivante. Il est par contre difficile de valoriser ses invendus via ceux-ci.

Un maraicher ne doit pas obligatoirement produire de tout, les échanges entre maraichers sont à privilégier pour diminuer la quantité de travail et augmenter la rentabilité. Suivant les débouchés trouvés, se spécialiser dans quelques productions spécifiques peut être intéressant.

Quand cela est possible hors serres chauffées, il est intéressant d’allonger la saison des fruits et légumes de Wallonie.

Produits transformés :

Des transformateurs tels que Hesbaye Frost, Pinguin Lutosa ou la coopérative de l’Yerne font chaque année des nouveaux contrats avec des agriculteurs de légumes plein champ.

En dehors de ces gros transformateurs, il existe plusieurs fabricants de quiches, soupes, légumes découpés… qui sont prêt à valoriser des légumes de second choix.

La transformation à la ferme d’une partie de sa production fruitière ou légumière est actuellement très peu développée. Pourtant, elle permet d’augmenter sa plus-value et de valoriser les surplus ou les produits de second choix. Les alternatives sont nombreuses : jus, confitures, coulis, conserve, 4ème gamme, quiche, soupe,…

  • Filières de niche

Actuellement, en Wallonie, ce sont les filières de niches qui semblent avoir le plus grand potentiel de développement. En effet, elles sont est encore très rares. Pourtant, l’intérêt est là : ceux qui s’y sont lancés dernièrement ont rencontré un franc succès.

La Wallonie pourrait voir développer le petit élevage tel que celui de canards et autres volailles, de lapins, escargots, poissons, bufflonnes, abeilles,… Certaines productions peuvent être uniquement saisonnières comme la pintade. L’élevage d’insecte est aussi un secteur d’avenir, même s’il n’est pas encore couvert par le règlement bio européen, un travail est en court pour palier à ce manque en Wallonie.

De plus, un réel intérêt existe pour certaines cultures qu’on a bien du mal à trouver en Wallonie et pourtant présent dans les pays voisins comme le houblon, le raisin, la culture de champignons,…

Pour tous ses produits, il est souvent essentiel d’assurer soi-même la transformation car aucune structure n’existe pour l’instant. Une autre piste est de développer un partenariat win-win avec un transformateur prêt à transformer votre nouvelle production.

 


Où trouver des débouchés ou des produits innovants à développer ?

Nos pays voisins, et particulièrement l’Allemagne et la France qui sont les deux plus grands marchés bio en Europe, sont assez développés au niveau de la production, transformation et commercialisation bio.

  • Visiter des initiatives hors de nos frontières : essais en champs, coopératives, ateliers de transformation, magasins collectifs,…
  • Visiter des salons professionnels
    • Biofach : le plus grand salon professionnel bio (Allemagne)
    • Expo4bio : premier salon professionnel bio en Belgique (Bruxelles)
    • Tech&Bio : salon des techniques bio et alternatives (France)
    • Horecatel : salon professionnel de l’HORECA et de la Gastronomie (Marche)…

Cela permet d’avoir de nouvelles idées à développer chez nous, de connaitre la demande du secteur et de rencontrer des opérateurs intéressés par la transformation ou la commercialisation de vos produits en Belgique ou à l’étranger.

Pour se tenir au courant de ce qui se fait dans le secteur bio, consultez régulièrement notre site internet www.biowallonie.be ou le magazine Itinéraires BIO.

Tout est faisable en bio, il suffit de le faire !

 

Pour avoir plus d’informations, n’hésitez pas à  contacter Ariane Beaudelot (081/281.016 ou ariane.beaudelot@biowallonie.be)