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Plan bio 2030

Un nouveau plan de développement du secteur bio nommé Plan bio 2030 a été adopté en juin 2021, par notre Ministre de l’Agriculture en fonction, Willy Borsus. S’il engage la Wallonie sur des objectifs stratégiques fixés jusque 2030, ses objectifs opérationnels, sont, quant à eux, fixés jusque 2025 et seront revus à mi-parcours (et lors de la nouvelle législature). Ce plan fait suite au plan stratégique de développement de l’agriculture biologique (PSDAB 2013-2020) réalisé par le bureau d’étude Comase, sous l’impulsion du Ministre de l’Agriculture en fonction à l’époque, Carlo Di Antonio, et dont les indicateurs avaient été revus à la hausse en décembre 2017 sous la direction alors du Ministre René Collin.

Qu’est-ce qui change dans le plan 2030 ?

  1. Le processus de rédaction

Ce plan est le fruit d’un processus participatif (réunions plénières & groupes de travail spécifiques), piloté par le Service public de Wallonie en collaboration avec le Centre wallon de Recherches Agronomiques (CRA-W) et l’Agence Wallonne pour la Promotion d’une Agriculture de Qualité (APAQ-W) et mené au sein d’une plateforme collaborative regroupant des représentants du secteur bio en Wallonie.

Alors que le plan 2013-2020 avait été sous-traité à la société de conseil Comase[1], externe à la Région Wallonne, ce nouveau plan s’est voulu inclusif et a été réalisé par et pour les acteurs de terrain.

Le travail de définition des actions du Plan a ainsi été reparti au sein des six groupes de travail :
1. Information et encadrement, piloté par le Service public de Wallonie – Agriculture, ressources naturelles et Environnement, Direction de la Qualité et du Bien-être animal (DQBEA du SPW ARNE[2]) ;
2. Planification, monitoring, réglementation et innovation, piloté par la DQBEA du SPW ARNE ;
3. Formation, piloté par la DQBEA du SPW ARNE ;
4. Recherche, piloté par le CRA-W ;
5. Aides financières, piloté par la DQBEA du SPW ARNE ;
6. Promotion, piloté par l’APAQ-W.

 

  1. La gouvernance

L’évaluation du PSDAB 2013-2020 a permis de faire émerger quelques points de faiblesse dont le manque de coordination générale et de suivi de la mise en œuvre. Les acteurs en charge du PSDAB 2013-2020 ( Biowallonie, la cellule transversale de recherches en Agriculture biologique du Centre de Recherche Agronomique de Gembloux (CtRAb), l’APAQ-W, la SoCoPro, le SPW, le cabinet du Ministre) avaient pour habitude de se rassembler mensuellement pour faire le point sur les dossiers en cours mais rien de plus formel n’était défini. C’est à présent chose faite. Et les organes de gouvernance se définissent comme mentionné dans le graphique et l’explicatif repris en fin d’article.

 

  1. Les objectifs stratégiques

 

Le soutien au développement de la production biologique en Wallonie porte trois grandes ambitions :

– rendre les modes de production alimentaire plus durables ;

– améliorer l’accès de la population à une alimentation de qualité́ ;

– contribuer au développement socio-économique de la Wallonie.

 

Le renforcement de l’offre en produits biologiques wallons concerne la production mais également la transformation, la distribution et la commercialisation de ces produits.

 

En termes d’objectifs chiffrés, voici les indicateurs à retenir : à l’horizon 2030, 30 % de SAU en bio, 4720 fermes bio, 1490 transformateurs bio, 18,7 % des parts de marché alimentaire dédiées au bio. D’autres indicateurs couvrant la distribution, la restauration, les filières régionales et la dynamique territoriale vont être ajoutés dans le futur. Les études sectorielles permettront d’affiner des indicateurs par filière.

 

Indicateurs Objectifs 2020

PSDAB 2013-2020

 

Objectifs 2020

Révision 2017

Objectifs 2030

Plan 2030

% SAU sous contrôle bio / SAU totale

 

14 % 18% 30%
Nombre d’exploitations agricoles sous contrôle bio

 

1750 2000 4720
Nombre d’entreprises transformatrices certifiées bio

 

500 500 1490
Part de marché des produits bio (en valeur)

 

3 % 6% 18,7 %

 

  1. Dans les actions opérationnelles, pointons quelques nouveautés marquantes

 

Les leviers d’intervention du Plan bio 2030

1. le monitoring et la planification ;
2. la règlementation ;
3. l’information des opérateurs ;
4. l’accompagnement des opérateurs ;
5. les aides financières aux opérateurs ;
6. l’enseignement et la formation professionnelle ;
7. la promotion des produits et des opérateurs bio ;
8. la recherche ;
9. l’innovation.

 

 

Une centaine de pages sont dédiées à l’explicatif de chaque action prévue dans le plan. Pour vous, nous reprenons quelques nouveaux éléments clés :

 

  • Un système d’information intégré (Sii): cette nouvelle base de données plus complète et aux fonctionnalités plus large permettra de soutenir et de piloter les décisions administratives et opérationnelles qui viseront à accompagner le secteur dans son développement

 

  • Un portail web unique qui redirigera vers les différents contenus (site web professionnel de « Biowallonie », site « Filagri » du Collègue des producteurs, site consommateur « Bio, mon choix » …)

 

  • Davantage d’efforts et de moyens pour l’accompagnement des acteurs bio. Pour faire force d’actions, plusieurs leviers sont activés :
    • Un responsable AB dans les centres pilotes
    • Plus d’effectifs chez Biowallonie, à terme (en 2025) 7 équivalents temps plein ( pour 4 en 2021) prendront en charge l’accompagnement des exploitations/ entreprises en phase de conversion/développement bio. L’appui aux exploitations / entreprises inclut notamment :
      • un diagnostic de terrain (« audit bio ») ;
      • des conseils d’ordre réglementaire : cahier des charges bio, etc. (ils ne couvrent pas la règlementation sanitaire, fiscale, etc.) ;
      • des conseils d’ordre technique : rotation des cultures, alimentation du bétail, traitements autorisés, etc. (il ne s’apparente pas à une gestion des cultures) ;
      • des conseils d’ordre économique : filières porteuses, aides disponibles, calcul des coûts, mise en relation commerciale, etc. (ils ne couvrent pas l’établissement de plans financiers, la gestion comptable, la négociation commerciale, etc.).

 

  • Transformation, commercialisation et restauration bio : Des leviers d’actions qui visent à un développement plus large de la transformation, la commercialisation et la restauration bio. Cela sera permis notamment par :
    • Plusieurs incitants financiers :
      • des dispositifs d’aides à la certification de la transformation de produits agricoles biologiques et de la restauration collective bio. (Nombre minimum d’entreprises bénéficiant des aides en 2022 : 20 transformateurs et 20 restaurants – en 2025 : 35 transformateurs et 35 restaurants).
      • Des incitants financiers transversaux`
      • Soutenir auprès de l’autorité́ fédérale l’application d’un taux de TVA réduit pour les produits biologiques
    • Une intensification des accompagnements par Biowallonie (objectifs d’accompagnement personnalisés annuels à partir de 2023 : 55 transformateurs, 35 restaurateurs, 15 distributeurs). Ces objectifs sont à considérer à côté des objectifs du Green Deal[3] (cantines durables) dans lequel Biowallonie est déjà impliqué.

 

 

  • Enseignement : Généraliser l’inclusion des thématiques bio dans l’enseignement des métiers pour lesquels les spécificités liées au mode de production bio sont importantes. Cela passera notamment par :
    • La mise en place d’un Comité́ de concertation « Enseignement et Formation professionnelle ». Il visera à influencer les programmes en faveur du bio. A créer un réseau de formateurs initiés aux enseignements liés au bio. Il regroupera des représentants des différents réseaux d’enseignement et de formation professionnelle en Wallonie, en Fédération Wallonie-Bruxelles et en Communauté́ germanophone de Belgique ; des services publics concernés (SPW EER, SPW ARNE, FWB) ; du secteur bio wallon.
    • Soutenir l’organisation d’un salon sur les métiers et les formations en production biologique. Il prendra part au sein d’un salon existant (par exemple : le salon SIEP) ou, à défaut, sera développé́ en propre.

 

  • Recherche : mise en place d’un Comité régional de la recherche en production biologique (CRR-PB). Il aura pour missions :
    • L’élaboration, l’actualisation périodique et le suivi de la mise en œuvre du Plan de recherche bio à l’échelle de la Wallonie (voir ci-dessous) et, à travers celui-ci, la définition des objectifs et des priorités de recherche en production biologique à long, moyen et court termes ;
    • La définition des axes de travail annuels : thématiques des appels à projets de recherche, problématiques d’actualité́ nécessitant une expertise scientifique à court terme, thématiques des nouvelles recherches, thématiques des « socles de connaissance » etc. ;
    • L’intégration des besoins de terrain des opérateurs bio en matière de recherche ;
    • L’établissement de complémentarités avec les autres plans de recherche à l’échelle wallonne, et notamment avec le Plan triennal de recherches agronomiques (PTR) ;
    • L’échange d’informations et l’établissement de partenariats entre ces membres.

Ce comité regroupe, de manière équilibrée, des représentants des différents acteurs de la recherche sur le système alimentaire en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles : universités, CRA-W, pôles de compétitivité́, centres provinciaux, etc. ; des opérateurs du secteur bio wallon : fédérations professionnelles, associations, Collège des producteurs, etc. ; des structures de conseil en production biologique : Biowallonie, Centres pilotes, CETA bio, etc. ; les services publics concernés (SPW ARNE et SPW EER).

Le plan bio est disponible sur le site du SPW. En voici le lien exact : www.wallonie.be/fr/actualites/la-wallonie-adopte-son-plan-bio-2030

 

[1] http://www.groupecomase.com/comase/

[2] Gardien du patrimoine naturel et rural de la Wallonie, le SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement  en garantit  sa sauvegarde dans une perspective de développement durable, destinée à garantir aux générations futures des ressources de qualité, indispensables à la vie.   Concrètement, il encadre et contrôle la gestion des ressources naturelles : air, terre, eau, sous-sol, faune et flore dont elle protège la biodiversité.  Il consolide et encadre (entre autres) la ruralité et l’activité agricole. Il participe à l’élaboration de la politique agricole et environnementale européenne et internationale. Il veille à garantir la qualité de notre alimentation car il certifie et contrôle la qualité des animaux, des produits animaux, du matériel végétal de reproduction et des produits réglementés. Il met en œuvre le Code wallon du Bien-être animal. Il assure un rôle primordial de prévention, surveillance et protection de l’environnement.

[3] https://www.greendealcantines.be/accompagnement

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